“Ça dépend avec ton professeur de français…”
Ou comment chaque prof de français a sa propre manière, surtout chez nous au Kenya !

Ah, cette phrase mythique qu’on entend dans presque chaque classe de français ici au Kenya : “Ça dépend avec ton professeur de français…”. Si tu as déjà changé de niveau, participé à différents festivals de français, ou eu un nouvel enseignant, tu connais sûrement cette petite phrase: tu es tout fier de montrer ton “nouveau vocabulaire”, et boum, le prof te dit que ce n’est pas tout à fait comme ça.
Imagine un peu la situation : tu viens de réussir ton examen de DELF A2, tu te sens déjà un maître du français. Tu arrives en B1 avec un nouvel enseignant, et il commence à corriger ta prononciation ! Eh bien, karibu Kenya, où chaque prof de français semble avoir son propre style et ses petites astuces.
1. Les accents français…
Dans nos classes de français ici, on entend des accents variés : parisien, congolais, ivoirien, et même un peu de swahili par-ci par-là ! Tu avais déjà l’habitude de dire “Je suis très content”, avec cet accent bien appuyé que ton prof d’ici Nairobi t’a appris. Puis, tu arrives à un événement comme le concours d’éloquence à Alliance Française, et tu entends un participant dire :
“Moi, je suis tré content,” avec cet accent français très chic.
Et ton nouvel enseignant te corrige immédiatement : “Non, non, ici, on dit trééés content !”
Et toi, dans ta tête : Mais mon prof précédent disait que c’était correct !
Réponse classique : “Ça dépend avec ton professeur de français…”
On ne va pas mentir, les différences d’accents peuvent te donner l’impression de passer du matatu de Nairobi à la tuk-tuk de Mombasa : la destination est la même, mais le trajet est complètement différent !
2. Les expressions françaises revisitées : une affaire locale
Tu as appris que “faire du lèche-vitrine” veut dire regarder les vitrines des magasins sans acheter. Puis tu changes de prof, et là, on te parle de “faire du shopping” à la française. Toi, tu te dis : Mais moi, je fais du lèche-vitrine à Junction Mall tous les weekends !
Pire encore, tu es dans un festival scolaire organisé par Kifaransa Village et un prof ivoirien te parle de “causer” pour dire “discuter”. Alors que pour toi, “causer” ici au Kenya, c’est comme kuleta noma (créer des problèmes). Bref, l’apprentissage du français devient une aventure où tu te demandes parfois si tu apprends la même langue que ton voisin de classe.
3. Les fameuses règles grammaticales : ou comment chaque prof a son propre twist !
Ah, la grammaire française, ce casse-tête. Un jour, on t’apprend que “les cheveux” sont toujours au pluriel, donc on dit “j’ai des cheveux longs”. Mais voilà que ton nouveau prof débarque et te corrige avec un air expert :
“Non, en Afrique de l’Ouest, on dit ‘j’ai de longs cheveux’ pour insister sur la longueur !”
Et toi, perdu : Mais je croyais que…
“Ça dépend avec ton professeur de français…”, te répond-il, avec un sourire.
Si tu pensais que la guerre était difficile à cause des questions sur les élections ou sur le prix du sukuma wiki, attends de discuter des accords grammaticaux entre différents enseignants de français !
4. Le mot de la fin : L’apprentissage, c’est comme notre matatu culture
Au final, apprendre le français au Kenya, c’est comme prendre un matatu sur Ngong Road pendant l’heure de pointe. Chaque conducteur a sa propre route, chaque matatu a sa propre musique, et tu n’es jamais sûr de l’heure d’arrivée. Mais quelle aventure !
Quand ton prof te dit “Ça dépend avec ton professeur de français…”, il te rappelle en fait que la langue française est une langue vivante, riche et variée. Que tu sois à Kilifi en train de parler français avec un accent swahili ou à Eldoret en essayant de comprendre l’accent ivoirien d’un coach lors des festivals de théâtre, tu te rends compte que l’important, c’est de communiquer et de s’amuser.
Apprendre le français, à la Kenyan Style !
Changer de prof de français, c’est comme découvrir une nouvelle recette de nyama choma. Tu pensais que tu savais tout faire, mais voilà qu’on te montre une nouvelle marinade, une nouvelle technique pour le grill. Alors, au lieu de te dire : “Pourquoi c’est différent ?”, prends un mbuzi choma et profite de l’expérience.
Et peut-être qu’un jour, toi aussi tu seras le prof qui dira à ses étudiants avec un clin d’œil : “Ça dépend avec ton professeur de français…”.
Alors, sourions et continuons à apprendre, à la kenyane !


Yawaa!!!
Par Shiphra , étudiante Pwani university
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